Des histoires pour attendre Noël

Bien installés dans le canapé, prêts à voyager vers Noël avec les contes proposés par la pasteure Maëlle Bader. Chaque mercredi du temps de l'Avent.

Une première visite


Par Maëlle Bader, pasteure

L’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui, et qui va terminer notre parcours de l’Avent, commence dans un lieu très lointain. Cette fois, ce n’est pas l’Orient, mais le ciel !

À cette époque-là, un grand roi venait de naître, dans une toute petite ville. Et dans le ciel, tout le monde s’agite ! Vite, descendons sur terre, allons chanter et annoncer cette naissance !

Parmi les anges, il y en avait qui étaient déjà descendu de nombreuses fois sur terre, et d’autre qui n’y étaient encore jamais allés.

C’était le cas de Murielle. C’était sa première sortie sur terre ! Alors au moment de partir, elle décida de se changer encore une fois avant de partir. 

- Zut, je ne sais pas quoi me mettre !
- Tu viens Murielle, on y va !
- Allez-y déjà, je vous rejoins !

Ce que Murielle n’avait pas imaginé, c’est que tous les anges sont partis tellement rapidement, qu’elle ne les voit même plus de loin !

Pas grave se dit-elle, le village n’est pas si grand, je vais vite retrouver un roi !

Alors elle descend sur terre et se rend dans ce petit village.

Là, voilà un magasin d’intérieur, ils savent sûrement quelque chose !

- Bonjour Monsieur, on vous a sûrement contacté pour décorer un grand palais pour un roi nouveau-né ! Pouvez-vous me dire où il se trouve ?
- Un grand palais ? Non, pas ici ! C’est un tout petit village, ce n’est pas ici que vous trouverez un grand palais !

Ah, une boucherie ! Ils ont dû participer au buffet de la fête pour cette naissance ! Mais non, là aussi, ce n’est pas concluant. Ils n’ont pas préparé de grand festin, pas livré de grande commande de viande. Mais le boucher lui conseille d’allez rencontrer un monsieur qui vit depuis longtemps dans le village.

Murielle part à sa rencontre et lui demande s’il peut lui indiquer le chemin du palais.

- Un palais à Cormoret ? Non vraiment, je ne sais pas. Vous voyez ici la maison ou je suis né, là derrière la maison de mon grand-père. Je connais bien ce village et il n’y a pas de palais !

Mince mince mince ! Comment faire pour retrouver les anges et aller fêter avec eux cette nouvelle naissance ?

C’est toute découragée que Murielle continue de marcher, sans trop savoir où elle va. Et puis à force de marcher, elle s’est un peu éloignée du village. Et soudain, elle entend quelque chose… On dirait qu’il y a des chants !

Sans hésiter, elle s’élance dans cette direction, jusqu’à une étable.

Elle croise alors une dame et lui demande si elle a vu des anges, ou un grand roi…

- Je n’ai pas vu de grand roi, mais dans l’étable, il y a un magnifique petit bébé… et pleins de personnes qui chantent ! C’est d’ailleurs plutôt impressionnant !

Dans l’étable, il y a des vaches, mais au milieu du foin, un bébé. Et tout autour, voici les anges qui chantent.

Une fête pareille, il n’y a pas à dire, c’est royal !

C’est avec cette histoire que se termine notre parcours de l’Avent. Merci d’en avoir fait partie et tous mes vœux pour un Noël plein de sens !


Le mage aux mains vides


Il y avait dans un pays d’Orient, loin, très loin, du côté du soleil levant, un homme riche, sage et savant. Tout le monde l’appelait le mage. Un soir en regardant le ciel, le mage vit briller une étoile nouvelle jamais observée jusque là. L’étoile était impressionnante et son éclat incroyablement lumineux.

« Miséricorde! Elle annonce sûrement la naissance d’un grand roi! »

Le lendemain matin, à l’instant même où le mage s’éveilla, son esprit fut habité par cette étoile. De toute la journée, il ne put en détacher son esprit.

« C’est décidé, je vais aller voir ce roi!
Mais que pourrais-je lui apporter ? Pour que son étoile soit si belle, il est sûrement plus riche et plus puissant que moi.
Miséricorde! Et si je lui apportais du pain? Tout le monde me dit ici que celui de ma maison est le meilleur du monde. »

Il fit donc venir ses serviteurs et leur annonça:

« Demain, je pars visiter un grand roi.
Toi, le cuisinier, fais-moi le meilleur et le plus gros pain que tu puisses faire! C’est le cadeau que je veux lui faire. Applique-toi.
Toi, brosse mon manteau le plus chaud car je voyagerai surtout la nuit.
Et toi, selle mon plus beau cheval! »

« Je ferai comme tu le souhaites, répondit le dernier serviteur, mais puis-je te demander où tu veux te rendre? »

« Vers le soleil couchant, là où j’ai vu une étoile extraordinaire se lever… »

« Mon maître, c’est un rude chemin pour un cheval. Permets-moi un conseil: prends ton âne, il est plus lent c’est vrai, mais il est bien plus robuste. C’est la monture qu’il te faut pour un tel voyage. »

« Tu as raison. Va! Prépare mon âne. Je pars ce soir déjà. »

Le soir même, le mage se mit en route et son âne le porta, infatigable, en direction de l’étoile extraordinaire qui brillait du côté du soleil couchant. Le mage voyagea longtemps, se reposant le jour et attendant le soir avec impatience pour que l’étoile lui indique la bonne direction.
Mais un soir, un drôle de bruit le fit s’arrêter… Il tendit l’oreille et reconnut des pleurs. Il se détourna de sa route et s’approcha de l’endroit d’où venait la plainte.

« Bonjour, femme. Pourquoi tes enfants pleurent-ils? »

« Ils ont froid, seigneur, et je n’ai rien à leur mettre. »

« Miséricorde!
Tiens, prends mon manteau et couvre tes enfants. Ainsi ils auront chaud. »

Puis il reprit sa route en marchant à côté de son âne plutôt qu’en se laissant porter par lui. Ainsi il n’eut pas froid.
Le lendemain soir, l’étoile se leva et plein de joie, il la suivit. Mais bientôt il s’arrêta. A nouveau, il entendait pleurer.

« Qui pleure? Et pourquoi? »

« C’est moi, seigneur, mes enfants ont faim. Depuis bien longtemps, ils ne mangent que quelques baies sauvages que l’on trouve en chemin… »

« Miséricorde!
Un grand roi a sûrement un bon cuisinier à son service et du bon pain frais chaque jour. Le mien a déjà quelques jours, il n’est plus très frais, et puis, je pourrai toujours lui offrir mon âne!
Tiens femme, partage ce pain avec tes enfants. »

Au matin, pour laisser son âne se reposer, le mage s’arrêta sous un arbre, au bord d’un champ à moitié labouré. Le paysan était là.

« Eh, toi, pourquoi restes-tu là à regarder ton champ? Ne veux-tu pas finir ton travail? »

« Ah, j’aimerais bien mais mon vieil âne est mort cette nuit. Je n’ai pas d’argent pour en acheter un autre. Mes voisins sont aussi pauvres que moi et ils n’ont pas encore fini de labourer. Ils ne peuvent pas m’aider. »

« Miséricorde!
Ce champ doit être labouré. Mon âne est solide. Un grand roi a sûrement une grande écurie et beaucoup de bêtes. De plus je ne dois pas être loin de mon but, l’étoile me semblait toute proche cette nuit…
Prends cet âne et mets-toi au travail! »

Le mage reprit sa route, lentement. Vers le soir, il arriva dans un petit village.

« Oh, l’étoile est juste là!
Mais je n’ai plus rien à offrir au roi… Je ne peux pas me présenter comme ça devant lui! Et pourtant, j’aimerais tellement le voir, même de loin.
Mais ce n’est sûrement pas ici que je vais le trouver: il n’y a pas de palais, pas de grande maison, pas même un tente de riche nomade, rien! Qu’est-ce qu’un roi ferait ici?
Pourtant l’étoile est si près!
Ah vraiment, je ne comprends pas… »

Ce jour-là, Joseph avait livré des poutres à son cousin et rentrait chez lui. Il se réjouissait de retrouver Marie et son fils. Il vit un homme assis près de sa maison. Il était richement vêtu, mais n’avait ni bagages, ni provisions, ni même un manteau!

« Entre, voyageur, ne reste pas dehors par ce froid! Nous ne sommes pas riches, mais ce que nous avons, nous le partageons de bon cœur et tu pourras te faire un lit dans un coin. »

À l’intérieur il faisait bon. Une jeune femme le regarda en souriant et, mettant un doigt sur ses lèvres, lui montra un enfant endormi. Le mage s’approcha sans faire de bruit et se mit à genoux pour mieux voir l’enfant…
Derrière lui, la porte s’ouvrit doucement. Une femme se glissa à l’intérieur.

« Marie! Je sais que tu dois partir avec l’enfant. Les nuits sont froides. Prends ce manteau qu’un étranger m’a donné quand mes enfants avaient froid! »

À nouveau, la porte s’ouvrit doucement, une autre femme entra.

« Marie! Je sais que tu dois partir avec l’enfant et votre route sera longue. Prends ce pain. Un étranger me l’a donné quand mes enfants avaient faim, il en reste encore un gros morceau et vous en aurez besoin. »

Encore une fois, la porte s’ouvrit. Cette fois-ci un homme entra.

« Joseph! Vous devez voyager vite. Marie est fatiguée et doit s’occuper de l’enfant. Je t’ai amené un âne, le tien est vieux et fatigué. Quand mon vieil âne est mort un étranger m’a donné le sien pour que je puisse labourer mon champ. Je viens juste de terminer. Cet âne est grand et fort, il portera facilement Marie et l’enfant. »

Le mage se retourna. Il regarda les deux femmes et le paysan. Il regarda à nouveau l’enfant.
Alors l’enfant se réveilla et regarda le mage en souriant…
Et le mage crut entendre une petite voix lui dire :

Tu vois, tu m’as trouvé! Tu croyais que tu venais les mains vides, et pourtant, tu m’as tout donné!

 

Source

« Le mage aux mains vides », un exte adapté d’un conte sur www.dianefriedli.ch

Avec

Maëlle Bader

Serviteur : Ludovic Papaux, pasteur à Châtel-Saint-Denis (FR)
Dame1 : Céline Jaillet, pasteure à Moudon (VD)
Dame2 : Elda Jaroko Lengozara, pasteure à Chêne-Bourg (GE)
Paysan : Christophe Collaud, Pasteur de la paroisse d'Yverdon Fontenay - les Cygnes (VD)
Joseph : Eric Bianchi, diacre-stagiaire à Fleurier (NE)


Une auberge pas si calme


Par Maëlle Bader, pasteure

Il était une fois, il y a longtemps et dans une contrée lointaine, une aubergiste.

Elle aimait beaucoup son travail, mais quand même, il n’y avait rien qu’elle appréciait autant qu’une bonne nuit de sommeil. - Et cette nuit-là, l’auberge était pleine, elle avait bien travaillé. Toutes les chambres étaient prises et ils avaient tous voulu à manger !

Or, cette nuit-là, on frappa à la porte.

"C'est complet !" dit l'aubergiste.

"Nous sommes épuisés, nous avons voyagé toute la nuit et toute la journée !"

"Si vous voulez, il reste l'étable derrière la maison. Voici deux couvertures. Signez le registre."

Ils signèrent "Marie et Joseph".

Ensuite, l'aubergiste ferma la porte, monta l'escalier, se remit au lit et se rendormit.

 

Un peu plus tard, on frappa de nouveau à la porte.

"Excusez-moi, pourriez-vous nous prêter une autre couverture, une toute petite couverture ?"

"Bon. Voici une petite couverture", dit l'aubergiste.

Ensuite, elle ferma la porte, monta l'escalier, se remit au lit et se rendormit.

 

Un peu plus tard, une lumière aveuglante la réveilla.

"Ça, c'est le bouquet !" s'exclama l'aubergiste.

Elle referma la porte, monta l'escalier, se remit au lit, se couvrit la tête et se rendormit.

 

Un peu plus tard, on frappa DE NOUVEAU à la porte.

"Nous sommes trois bergers…"

"Et alors ? Vous avez perdu vos moutons ?"

"Non, nous venons voir Marie et Joseph."

"DANS L'ETABLE !" dit l'aubergiste.

Ensuite, elle ferma la porte, monta l'escalier, se remit au lit et se rendormit.

 

On frappa DE NOUVEAU à la porte.

"Nous sommes les rois mages. Nous venons voir…"

"DANS L'ETABLE !"

L'aubergiste claqua la porte, grimpa l'escalier, se remit au lit et se rendormit.

 

Mais bientôt, des chants joyeux la réveillèrent.

"CETTE FOIS, CA SUFFIT !"

Elle quitta son lit, dévala l'escalier, se précipita dehors, contourna la maison et fit irruption dans l'étable. Elle allait dire tout ce qu'ele avait sur le cœur, quand…

"CHHHHHHHHHUUUUUUUUUTTTTTTTTT ! Vous allez réveiller le bébé !"

"UN BEBE ?" fit l'aubergiste.

"Oui, un bébé est né cette nuit."

"Oh ?" dit l'aubergiste en regardant dans la mangeoire d'un air étonné.

Soudain, toute sa fureur s'évanouit. Une belle nouvelle comme ça, ça réchauffe le cœur et ça fait oublier toutes les rancœurs.

 

Il trouva ce bébé tellement extraordinaire… qu'il réveilla tous les clients de l'auberge pour qu'ils viennent voir le bébé.

Cette nuit-là, le petit nouveau-né fut le seul à dormir…

Adapté d’un récit de Nicholas Allan


Suivre une étoile à Courtelary...

 

Avec Sophie Barras, Dominique Knutti, Laurent Nicolet, Eric Schaller et Irène Bechtel
Adapté d’un conte imaginé par le groupe d’Eveil à la foi de Bussigny

Voilà que la période de l’Avent a commencé. La première bougie est allumée, et c’est le moment de partir à la recherche du fameux carton de décorations de Noël !

Au milieu de ces décorations, j’ai trouvé ce vieux livre, qui semblait nous attendre. Je me suis dit alors que je pouvais vous inviter à venir me rejoindre pour découvrir ces récits, qui ont voyagé longtemps pour arriver jusqu’à Courtelary !  

Allons nous assoir bien confortablement pour prendre ce temps ! A tout de suite !

 

Il était une fois trois enfants qui s’appelaient Benjamin, Léa et Nicolas. Leur maman aimait bien leur montrer les étoiles dans le ciel et leur dire leur nom. Souvent le soir ils sortaient dans le jardin et ils observaient le ciel.

- Regardez, disait la maman, cette étoile très brillante, c’est l’étoile polaire, avec ces six autres étoiles elle forme la petite ourse parce qu’on dirait un ours couché.

Un soir, alors qu’ils sont seuls, Benjamin remarque une étoile qui brille très très fort :

- Elle bouge !, dit-il à son frère et à sa soeur

- C’est sûrement un avion, suggère Nicolas

- Non, les avions, ça clignote, fait remarquer Léa

Comme ils sont passionnés par les étoiles et qu’ils sont très curieux, ils décident de la suivre et ils se mettent en route. Ils arrivent alors devant l’épicerie et rencontrent une marchande, qui leur demande :

- Où allez-vous comme ça, le nez en l’air, les enfants ?

- Nous suivons une étoile qui bouge. Nous aimerions savoir où elle va, lui répond Benjamin

- Oh, mais alors, il vous faut des provisions ! Voici une mandarines qui sent encore le soleil pour vous nourrir.

Les enfants remercient la marchande et continuent leur chemin.

Un peu plus loin, ils s’arrêtent pour se reposer un peu. Il y a sur le trottoir, il y a un fleuriste qui prépare des installations.

- Que faites-vous donc ici, les enfants ? leur demande-t-il

Cette fois, c’est Nicolas qui répond :

- Nous suivons une étoile. Elle nous montre un chemin.

- C’est très utile, les étoiles, pour se diriger, confirme le fleuriste. Prenez cette cordelette. Vous pourrez vous y accrocher pour rester unis.

Les enfants remercient le fleuriste et continuent leur chemin. Ils croisent alors une dame qui rentre chez elle. Les voyant seuls sur la route, elle les arrête et leur dit :

- Bonjour les enfants, vous êtes bien loin de chez vous. Cela peut être dangereux d’être seuls sur le chemin. Emportez ce bâton. Il pourra vous être utiles pour vous défendre.

Léa la remercie. Un peu plus loin, les enfants passent devant un atelier dans lequel grondent des machines. Curieux, ils entrent et découvrir un menuisier en train de construire quelque chose.

- Hé les enfants ! leur dit-il. Quelle drôle d’idée de voyager sans bagages ni outils. Tenez, prenez ces clous, ils pourront vous être utiles.

- Chouette, s’exclame Benjamin, on pourrait peut-être se construire une cabane ?

Mais lorsqu’ils ressortent de l’atelier, l’étoile brillait de plus en plus fort et les enfants décident de continuer à la suivre.

Ils sont conduits hors du village. Là, l’étoile s’arrête devant une étable ! En ouvrant la porte, ils ne voient d’abord dans l’obscurité qu’un boeuf et un âne. Mais, en regardant plus attentivement, ils découvrent un nouveau-né. Les enfants sont surpris.

- Quand on va voir un bébé qui vient de naître, on lui apporte un cadeau !, fait remarquer Léa

- Oui, mais nous n’avons rien à lui offrir !, lui rappelle Nicolas

Mais Benjamin a soudain une idée :

- Et si on utilisait tout ce que les gens nous ont donné ?

Et c’est ainsi qu’avec la mandarine, la cordelette, le bâton, les clous, Benjamin, Léa et Nicolas fabriquent un cadeau à la lueur de l’étoile.

Bien plus tard, ils apprennent que cet enfant s’appelait Jésus.

C’est ainsi qu’est née la légende de la première décoration de Noël.