Un peu d'histoire

Depuis la Réformation, le village de la Ferrière, connu sous le nom de « Les Montagnes » avec de multiples fermes environnantes, faisait partie de la paroisse de Saint-Imier.

Dès 1729, La Ferrière et Renan s’unissent et forment ensemble une unique paroisse. A cette époque, seul le village de Renan possède un temple. Les habitants de la Ferrière et alentours s’y rendent donc à pied ce qui correspond à plus d’une heure de marche par tous les temps et parfois même plusieurs fois par semaine !

En effet, la vie religieuse est très importante à cette époque et les évènements à l’église sont fréquents (cultes, assemblées, fêtes, délégations, catéchisme, etc.). Cette situation commence à peser pour les habitants de la Ferrière. De plus, les seuls revenus de l’église proviennent de l’impôt foncier et la Ferrière paie autant que Renan.

En 1844, les nouvelles lois cantonales obligent les conseils de paroisse du canton de Berne à revoir leur règlement paroissial. En parallèle, Renan vote des travaux pour la cure et l’horloge du temple. La Ferrière demande à Renan de fixer les parts de chaque commune selon le nombre d’habitants. En effet, la population a fortement augmenté à Renan. Les délégués refusent mais la répartition des taxes change tout en deux tiers, un tiers.

Grâce au développement de l’horlogerie, les deux communes atteignent le chiffre de 2000 habitants en 1859 et ont donc la possibilité de se séparer en deux paroisses. Le canton de Berne décrète donc leur séparation en 1861.

Il fallut construire un temple à la Ferrière et il fut édifié entre 1861 et 1864 sur le modèle des temples protestants jurassiens de cette époque : halle rectangulaire avec galerie et chaire centrée dans une petite absidiole. En face de la chaire trône l’orgue, en galerie. Son mobilier est de style néo-gothique. Il se rapproche beaucoup de l’architecture du Temple des Eplatures à la Chaux-de-Fonds.

Le temple de la Ferrière possède un orgue rare, il s’agit d’un ancien instrument Goll (manufacture lucernoise) datant de 1918. Cet orgue, resté en l’état, à part quelques réparations, représente un patrimoine remarquable dans l’univers organistique du jura bernois et dans tout l’Arc Jurassien. La traction de l’instrument est pneumatique. Malgré le nombre réduit de jeux (6 jeux), cet orgue comporte deux claviers et un pédalier. Seuls quelques exemples d’un tel instrument subsistent encore en Suisse. Une célébration marquant les 100 ans de l’instrument a d’ailleurs été organisée en septembre 2018 afin de dévoiler ses multiples facettes et son excellent état.

Aujourd’hui, les postes pastoraux ont été réduits, celui de la Ferrière ne compte plus qu’un 50% d’occupation. M. Serge Médebielle, pasteur actuel, travaille donc sur deux paroisses : La Ferrière et Renan.

De plus, toutes les paroisses de l’Ergüel ont été réunies en un Syndicat en 2012 et collaborent sur de nombreuses activités telles que le catéchisme, les services funèbres, etc.

Les pasteurs de La Ferrière

Charles Jung (1864), Philippe Châtelain (1868), Maurice Guye (1873), Jean-Frédéric Belrichard (1874), Charles Goth, intérim de deux ans (1881), Jean-Antoine Luis-Fermaud, intérim de deux ans (1886), Samuel Savary (1890), Jules Ramseyer (1907), Auguste Descoeudres (1909), Jean-Louis Herzog (1913), Louis Huguenin (1928), Henri-Samuel Reusser (1941), Pierre Léchot (1945), Paulette Budimbu-Meister (1985) (dès le 1er août), Henri Bauer (1989) (7 mois dès le 6 juin), Luc Mahieu (1990), Thierry Benotmane (2008), Serge Médebielle (2014)

 

Source: Revue Intervalles N° 95, 2013